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Stress mindset

Face au stress, il est possible d’adopter deux visions différentes, et pas entièrement incompatibles : la vision “stress is debilitating”, affaiblissant, ou “stress is enhancing”, grandissant (pardonnez les anglicismes : les sources sur ce sujet sont principalement des recherches effectués aux États-Unis). Le choix entre les deux influencent les effets du stress lui-même

Physiologie du stress et stress chronique 

J’en ai parlé dans mon précédent article : 5 clés pour gérer le stress, le stress est une réponse naturelle de l’organisme, qui se mobilise pour faire face à une situation, pour laquelle nous ne sommes pas sûr d’avoir les ressources nécessaires. 

Les “symptômes” ou effets du stress vont dans ce sens : accélération de la respiration pour absorber plus d’oxygène, augmentation de la vigilance, tension des muscles pour être prêt physiquement, accélération du rythme cardiaque pour acheminer plus de sang au cerveau et aux muscles, mise en pause des des systèmes digestif, immunitaire et reproducteur pour réserver l’énergie pour la situation présente, que l’organisme perçoit comme une urgence etc. 

Cette définition posée, il est clair que le stress chronique est le problème majeur : que le système immunitaire soit mis en pause le temps d’une prise de parole en public n’est pas grave, mais qu’il soit freiné constamment aura des conséquences néfastes. 

Stress menace ou stress challenge 

On peut également comprendre que le stress peut être bon (certains disent “optimal”), comme mauvais. Si le stress est souvent vécu de manière désagréable, je ressens du bon stress quand mon organisme est mobilisé, sans que je ne panique, me paralyse ou m’épuise. 

À l’inverse, on pourra parler de mauvais stress si ma réaction physiologique est si intense qu’elle me handicape : les muscles si tendus que j’en deviens raide, la respiration si rapide que j’ai du mal à m’exprimer, le coeur bat si vite que j’ai peur de faire un arrêt cardiaque… 

On peut rapprocher cette notion de celle de stress challenge Vs stress menace. Dans le cas du stress challenge : j’ai des ressources proches de celles que la situation exige, et en cas d’échec, je serai toujours en sécurité (des évaluations subjectives bien sûr). 

En cas de stress menace, je perçois mes ressources comme insuffisantes pour la situation, je sens que je risque fortement d’échouer, et que cet échec me blessera réellement, psychologiquement ou physiquement. 

Deux visions du stress : grandissant ou affaiblissant

Au-delà des bons et mauvais stress, on peut percevoir le stress de deux manières : comme une réponse qui va nous aider à grandir, ou plutôt nous affaiblir. En anglais, on parle de mindset “stress is enhancing” ou “stress is debilitating”. Avec bien sûr un ensemble de positions nuancées entre ces deux extrêmes. 

Cela dit, les effets négatifs du stress ont tellement été étudiés, et sont si souvent présentés dans les livres, articles etc., que c’est la vision du stress “affaiblissant” qui prédomine aujourd’hui. 

Or, l’influence de notre vision du stress sur les conséquences du stress lui-même commence également à être étudiée. Et voir le stress comme un facteur de croissance, amoindrit les conséquences négatives et améliore la performance

Conséquences du “stress is enhancing” mindset

Des chercheurs de l’université de Yale notamment, ont étudié les effets des stress mindset. Pour ça, ils ont séparé les participants à l’étude en 3 groupes. Après avoir mesuré le stress mindset initial des participants, ils ont montré au premier groupe des vidéos évoquant les effets bénéfiques du stress. Les participants du deuxième groupe ont vu des vidéos évoquant les effets néfastes du stress, enfin, le troisième groupe, groupe contrôle, n’a pas vu de vidéos spécifiques.

La première observation intéressante que les chercheurs ont faite, est que le stress mindset est malléable. En effet, sur une échelle de 0 à 4, 4 étant un mindset “Stress is enhancing” au maximum, le premier groupe est passé de 1,6 à 1,9, alors que le deuxième groupe passait de 1,6 à 1,2. Des différences d’environ 20 et 25% respectivement, en regardant simplement 3 vidéos de 3 minutes chacune. Une évolution à portée de main donc. 

Mais surtout, le “Stress is enhancing” mindset a amélioré de nombreuses variables : la performance du point de vue des “hard skills” (qualité et quantité de travail, efficacité, précision) comme du point de vue des soft skills (créativité, collaboration, concentration), et les symptômes physiologiques

Dans une autre étude, les chercheurs ont noté que les participants qui sécrétaient ordinairement beaucoup de cortisol en situation de stress, en sécrétaient moins après avoir adopté un “stress is enhancing mindset”. L’excès de cortisol est lié notamment à un système immunitaire amoindri, et une attirance vers des aliments très caloriques. 

Modifier son stress mindset 

Mais alors, comment adopter le “stress is enhancing” mindset, qui permet d’améliorer la performance, les ressentis subjectifs, et les effets physiologiques ? Si vous parlez anglais, vous pouvez déjà regarder les vidéos utilisées par les chercheurs de Yale : https://mbl.stanford.edu/rethink-stress-intervention-videos (vidéos #1, 3 et 5)

Et si la langue de Shakespeare n’est pas votre forte, voici les points clés de ces vidéos : 

  • Les hormones sécrétées lors d’une expérience stressante permettent la reconstruction des cellules, la synthèse de protéines et l’amélioration à terme de l’immunité, renforçant ainsi le corps 
  • Le stress stimule aussi l’esprit, augmentant l’attention et la concentration, et facilitant la prise de décision 
  • La contrainte nous pousse à être plus créatif, et à trouver des solutions innovantes
  • L’expérience du stress et de l’adversité a de nombreux bénéfices longs termes : elle nous aide à développer de la solidité mentale, des relations profondes, une conscience accrue, un sentiment de maîtrise, une plus grande appréciation pour la vie, à trouver du sens et renforcer nos priorités. Un ensemble de bénéfices que les chercheurs nomment la croissance post-traumatique (traumatique à entendre probablement dans un sens moins fort que les traumas dont parlent beaucoup les psychologues en ce moment) 
  • Le stress nous fait sécréter de l’adrénaline, alimente ainsi le cerveau et les muscles en sang et en oxygène, et augmente notre énergie 

Je vous encourage à sélectionner les points qui sont les plus parlants et importants pour vous, et reformuler les phrases d’une manière qui vous corresponde. Puis repensez à ces notions aussi souvent que possible face à des situations stressantes. Vous développerez au fur et à mesure un stress mindset robuste et bénéfique, qui vous permettra de mieux performer face à l’adversité, et de moins pâtir des conséquences négatives du stress. 

Et vous, vous dites quoi face au stress ? Et quelles sont vos manières de gérer les situations difficiles ? Dites-moi en commentaire ! 

À bientôt

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